Douze ans après le lancement du site, le leader français de la vente de chaussures en ligne poursuit son ascension et continue de viser toujours plus haut.
Lancée en 2005 par trois associés, Sarenza compte aujourd’hui près de 350 salariés, réalise un chiffre d’affaire de 200 millions d’euros et vise de le doubler d’ici 2019. Retour sur les stratégies mises en place par les deux dirigeants actuels qui ont mené au succès de la plateforme.
Index
Les débuts
En 2005, Francis Lelong, Yoan Le Berrigaud et Frank Zayan s’associent pour créer Sarenza, la première plateforme française de vente de chaussures en ligne, basée sur le modèle américain du site Zappos. Pour l’anecdote, c’est la femme de Yoan Le Berrigaud, enceinte à l’époque, qui a soufflé l’idée de cette plateforme. Elle voulait s’offrir des baskets Gola roses et fit tout Paris, en vain, pour les trouver.
Lorsqu’elle les commanda sur Internet, elle dut attendre trois semaines avant de les recevoir…
A l’époque, une étude qui venait d’être publiée pour le ministère de l'Industrie sur le e-commerce affirmait qu'il ne se vendrait jamais de chaussures sur Internet. Les deux premières années furent difficiles et c’est ainsi que Stéphane Treppoz fut appelé en 2007 pour auditer la société et la reprendre. Il contacta par la suite son amie Hélène Boulet-Supau afin qu’elle le rejoigne. Le nouveau business model mis en place afficha les prémices d’un succès à venir : hyper choix, hyper services, hyper mode et hyper transparence.
Un succès croissant face à la concurrence
Avec pas moins de 5 millions de clients et 10.000 paires de chaussures vendues en moyenne chaque jour, Sarenza s’impose aujourd’hui en leader dans son secteur. Le site propose 770 marques, plus de 55.000 modèles et livre gratuitement, en moins de trois jours. Son challenger français, Spartoo, demeure en retrait, avec un choix de chaussures moindre, des frais de livraison et de retours payants et des délais plus longs. Avec un service client plus qualitatif, l’allemand Zalando fait face.
" Nous sommes le seul expert de la chaussure, car nous avons choisi de ne pas nous diversifier. " - M. Treppoz, Challenges.
En 2014, Sarenza a levé 74 millions d'euros auprès d’investisseurs, ce qui correspond à la plus grande levée de fond pour un site Internet en France. L’entreprise a ouvert un nouvel entrepôt automatisé et a internalisé son service client et informatique, auparavant délocalisés en Inde. L’objectif de Sarenza est de se développer en Europe et de tirer profit des pouvoirs d’achats plus élevés chez nos voisins. Ce développement a permis à Sarenza d’être élu meilleur site d'e-commerce par Que Choisir, en mai 2015, devant Amazon.
" Il y aura forcément une sortie des actionnaires un jour, et l’introduction en Bourse est une possibilité à moyen terme, mais elle n’est pas du tout d’actualité aujourd’hui " - M. Treppoz, Le Monde.
Des stratégies marketing dans le vent
Sarenza ne souhaite pas ouvrir de magasins et veut absolument maintenir son concept inchangé. En septembre 2014, l’entreprise lance sa propre marque, Made by Sarenza, avec 80 modèles uniques vendus en exclusivité. La marque s’inspire de ses clientes, des tendances fortes de la saison et de Paris, siège de Sarenza pour proposer une sélection de chaussures " prêtes-à-trotter ". Ancrée dans l’ère du digital et des réseaux sociaux, l'entreprise Sarenza a choisi en 2016 trois bloggueuses et influenceuses : Perrine Bonafos, la créatrice de Confettis, Ludivine Cherif-Cheikh du blog Paris 24/7 et Anna Dawson de The Balloon Diary pour promouvoir sa collection Made by Sarenza. L’objectif de la marque est de se décliner prochainement pour hommes et enfants également.
Pour toujours surfer sur la vague des réseaux sociaux, Sarenza avait même mis en place une campagne à l’occasion des 10 ans de la marque en 2015 en organisant une grande soirée, une course en escarpins et en mettant en place le hashtag #HAPPY10SARENZA.
"Sarenza est avant tout une entreprise heureuse, jeune et internationale", s’enthousiasme son dirigeant dans LSA.
Une entreprise avec des valeurs fortes
Si l’entreprise est en guerre contre Amazon, ce n’est pas uniquement une histoire de compétition. En effet, le PDG M. Treppoz ne peut supporter que son concurrent ne paie pas ses impôts en France et a même appelé au boycott d’Amazon. Il explique au journal Le Parisien qu’il aurait lui-même pu partir vivre dans un autre pays pour payer moins d’impôts, mais qu’il ne le fera jamais car il veut à tout prix tirer notre pays vers le haut.
Par ailleurs, M. Treppoz accorde beaucoup d’importance à la parité homme-femme. Il clame haut et fort gagner le même salaire que sa directrice générale, Hélène Boulet-Supau. Même s’il assure ne faire " que respecter la loi ", il semblerait que Sarenza soit une des rares entreprises de cette envergure, en France, à avoir un comité de direction composé à 50 % de femmes et à 50 % d'hommes. Un modèle à suivre par de nombreuses autres entreprises.